Guide pratique de l’autobiographie 3

Vous souhaitez rédiger vos mémoires ? Voici la troisième étape.

02.10.2025

Vous souhaitez rédiger vos mémoires, écrire vos souvenirs, concevoir une autobiographie, garder une trace d’un épisode particulier de votre vie ou de celle de vos parents ?

Dans cette série d’articles, je passe en revue les différentes étapes d’un tel projet et vous donne de précieux conseils pratiques.

Si vous n’avez pas lu les premiers articles de la série, jetez-y un œil ici :

L’article ci-dessous se consacre à l’étape numéro trois : la rédaction

En quoi consiste cette troisième étape ?
Maintenant que les contours de votre projet sont clairs (étape 1) et que vous savez avec quels outils et où vous allez rédiger (étape 2), vous pouvez désormais vous atteler à la rédaction. En d’autres mots, il est temps d’écrire !

 
Comment structurer votre récit ?

Vous avez déjà réfléchi à ce que vous souhaitez écrire. Vous savez donc si votre récit portera sur toute votre vie ou sur plusieurs épisodes particuliers (voir étape 1). Je vous encourage à prendre à présent une feuille de brouillon et à imaginer quels seront les chapitres de ce récit et comment il s’articulera. Il s’agit d’élaborer un premier plan approximatif du récit.

  • Vous imaginez un récit chronologique ? Il peut être intéressant de casser un peu la chronologie pour donner un peu de rythme. Vous pourriez par exemple commencer par un épisode marquant de votre vie, puis remonter à votre tendre enfance avant d’aborder les autres périodes importantes de votre existence.
  • Une alternative pourrait être de structurer votre récit par thématiques plutôt que chronologiquement : vos voyages, votre parcours professionnel, votre famille, par exemple. Ou de vous pencher sur quelques moments cruciaux (déménagement, émigration, mariage, etc.) ou encore de raconter les anecdotes rigolotes qui ont ponctué votre parcours de vie.


Libre à vous finalement de trouver la structure qui vous conviendra. Ce premier plan n’est bien sûr pas figé dans le marbre, vous pourrez le faire évoluer au gré de vos envies. Mais vous aurez ainsi déjà un premier squelette, un cadre dans lequel avancer.

Selon l’ampleur du projet, il peut être envisageable de diviser le récit en plusieurs tomes et de se concentrer d’abord sur le premier. Quand on est au pied d’une montagne, il est plus facile de viser d’abord la première cabane à atteindre plutôt que directement le sommet.

Comment écrire ? Méthode de travail


1_ Écrire en vrac
Une fois que vous avez plus ou moins votre structure, allez-y ! Inscrivez vos souvenirs en vrac dans les différents chapitres au fur et à mesure qu’ils viennent. Ne vous concentrez pas sur la forme pour le moment, vous aurez le temps de la retravailler par la suite. Laissez simplement vos souvenirs jaillir et notez-les.

Cela peut paraître simple sur le papier, mais ça ne l’est pas. Souvent, quand on se met à écrire, on a envie de faire de belles phrases, sans fautes d’orthographe ou de grammaire. C’est ainsi que nous avons été formatés à l’école. Mais le problème, c’est qu’on se met une pression qui coupe la créativité, et donc le flux d’idées et de souvenirs.

Mon conseil – inspiré des livres de Julia Cameron (Libérez votre créativité et The Right to Write) et de Marie-Eve Tschumi (Ecris ton histoire www.ecrivain-e.com) – est de noter d’abord vos souvenirs tels qu’ils viennent, sans chercher aucune forme de qualité littéraire. Ces autrices conseillent également :

  • D’écrire sur de courts laps de temps
    Marie-Eve Tschumi précise : « C’est suffisamment court pour vous permettre de ne pas trop vous poser de questions. Et c’est suffisamment long pour vous permettre d’écrire déjà quelques centaines de mots. Et d’avancer dans votre projet, au lieu de procrastiner ! »
  • D’instaurer une routine, d’écrire avec régularité.
    Si on laisse passer trop de temps entre chaque séance d’écriture, on risque de perdre le fil… et la motivation ! Dans la pratique : selon les personnes, ce sera une fois par semaine, deux fois par semaine, à horaire fixe ou non. À vous de voir. Il importe néanmoins de choisir un moment favorable, sans stress ni risque d’être dérangé·e.
  • D’écrire d’une seule traite, sans se relire, en s’autorisant à écrire mal 
  • En cas de blocage :
    • de continuer à écrire, de coller à sa routine
    • de veiller à s’offrir régulièrement des moments destinés à nourrir l’artiste qui est en soi, de se faire plaisir, de satisfaire la curiosité de son enfant intérieur

 

2_Relire son texte
Vient ensuite le moment de relire et améliorer son texte. Rappelez-vous d’une chose : à chacun son style. N’essayez pas de faire de la littérature. Restez simplement vous-même. Voici ce que dit Marie-Eve Tschumi dans son livre :

« Le premier jet, quand on le laisse sortir comme il vient, est le plus spontané. Et on aurait tort de sous-estimer cet aspect de l’écriture. Car il contient, bien mieux qu’ailleurs, la voix réelle de l’écrivain·e, la plus authentique. »

Néanmoins, si je peux me permettre un conseil, c’est le suivant : restez concis·e – les longues phrases perdent le lecteur ou la lectrice. Avec des phrases courtes, en vous concentrant sur l’essentiel, vous garderez un public attentif.

Vous souhaitez faire relire vos écrits par une personne tierce ?

Cela peut être une bonne idée, mais attention à bien choisir la personne et le moment. Si vous faites relire votre manuscrit à un stade trop précoce, le danger est que la lectrice ou le lecteur bêta se concentre sur la forme – non aboutie – au lieu de vous donner de précieux retours sur le fond.

Par ailleurs, ne faites pas relire votre texte à cette lointaine cousine dont vous savez qu’elle n’a pas du tout la même vision de votre vie familiale que vous. Choisissez la personne avec soin. Il faut qu’elle comprenne votre démarche et la soutienne, soit bienveillante et prête à donner des critiques constructives. Dans le cas contraire, son avis risque de vous faire perdre toute motivation… et ce serait bien dommage !

Biographie n’est pas vérité

Vous allez écrire l’histoire de votre vie ou une partie de celle-ci. Cette histoire, vous allez l’écrire comme vous l’avez vécue bien évidemment. Avec votre perception, vos lunettes à vous. Si certains de ces épisodes ont été partagés avec d’autres, il se peut qu’eux ne se reconnaissent pas dans votre description. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de vérité unique, mais que chacune, chacun d’entre nous a sa propre vérité. Vous pouvez éventuellement le rappeler noir sur blanc au début de votre ouvrage.

L’auteur français Boris Cyrulnik a d’ailleurs dit : « Dans toute œuvre d’imagination, il y a un récit de soi. Dans toute autobiographie, il y a un remaniement imaginaire. »

Sorj Chalendon, autre auteur qu’on ne présente plus, joue quant à lui dans son œuvre entre biographie et éléments romancés.

 

Cet article vous a inspiré ? Laissez-moi un commentaire ou écrivez-moi pour me dire si cette lecture vous a apporté des conseils utiles pour mener à bien votre projet. Qu’allez-vous mettre en place ?

Vous avez besoin d’aide ? Je mets volontiers mon expérience et mes compétences à votre service pour mener votre projet à bien. Parlons-en de vive voix. Sans engagement.